Queue leu leu sur le tapis roulant des affaires mondiales, les entreprises, grandes ou petites, se bousculent pour avoir une part du gâteau. Mais de nos jours, un truc coince pour certaines. En France, mobiliser des fonds à la hauteur de dizaines de millions d’euros, un gros tuyau bien indispensable pour taper dans la cour des grands internationaux, peut ressembler à un cheveu dans la soupe.
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ToggleLe casse-tête du financement des PME
Les PME, sortes de David contre Goliath dans la jungle des affaires, font face à un défi corsé : lever des fonds. La grande banque des marchés de capitaux a tendance à leur fermer la porte au nez. Leur régie financière n’aide guère non plus à faire valser les nouveaux actionnaires. Et que dire de ces conditions de valorisation qui déclenchent une dilution trop concentrée pour les pilotes actionnaires, et ces cycles d’exploitation qui s’étirent plus que pour les mastodontes du business, produisant des besoins en fonds de roulement gonflés jusqu’à 3 fois ! Rajoute à cela le fait qu’elles sortent de l’œuf, ce qui fait fuir les financeurs grâce à un cash-flow qui peine à gonfler et des actifs rachitiques pour couvrir les risques.
Loin du compte avec le capital investissement
Depuis la décennie des 90’s, les bien-nommés fonds d’investissement sont devenus les principaux pourvoyeurs de capital pour nos petites PME/ETI avec un volume rondement oscillant entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an en France et des billets allant en moyenne jusqu’à 2 M€. Face à la musique, des investisseurs, comme le FSI par exemple, ont dû sortir les violons dans près de 1 200 sociétés ces trois dernières années. Et cela, tenez-vous bien, en construisant un éventail couvrant tout notre bon vieux territoire.
Le tour de manège du capital-risque
Le financement des nouvelles pousses de la start-up n’est pas une mince affaire, en France ou ailleurs. Les tickets au-dessus de 10 M€ sont comme des perles rares (une poignée en 2008 par exemple) avec un investissement moyen se négociant autour de 3 M€. Les mastodontes de l’investissement peinent à succomber au charme de l’innovation pour mettre des sous dans ces fonds spécialisés. Les raisons ? Une rentabilité souvent maigre et une visibilité aux abonnés absents pour ces investisseurs qui sortent, la bourse et les géants industriels étant très, très pointilleux. Seul le secteur des Biotech semble offrir un attractif pour attirer des investissements plus copieux, comme le montrent les chiffres de 2011.
Le financement de la R&D, ce drôle d’oiseau
Fascinant, n’est-ce pas, de zieuter les singularités du financement de la R&D, spécialement quand un nombre non-négligeable de start-up font leur nid dans les secteurs de demain, innovants au possible. Ces petites et moyennes poules qui fourmillent dans la R&D sont tout ouïe pour dénicher des fonds externes. Elles ont la frousse de ne pas réussir à convaincre, sachant que les investisseurs y voient des embûches géantes et des retards sur le retour des investissements. C’est sans parler des garanties traditionnelles mal adaptées. Heureusement, les acteurs privés du financement de capital-risque ont connu une montée en flèche ces dernières années. Malgré tout, en France, les montants restent à la traîne face aux mastodontes états-uniens. Du coup, on risque d’assécher le financement de ces futures entreprises et de manquer les emplois du futur. Coup de tonnerre !
Les solutions de demain, faut les trouver!
Apporter un financement costaud est toujours un parcours du combattant pour les flambeaux des PME/ETI et des start-up made in France. Avec la crise et les règles prudentielles qui assèchent le crédit bancaire, il est temps de voir émerger une bourse dynamique des PME et d’introduire des mesures fiscales stimulant les investissements vers les PME, pour les particuliers comme pour les professionnels. La France a un vrai retard à rattraper, au sprint, pour financer nos pépites de jeunes entreprises.
Article sous la plume de Maïr Fereres | Associé | Cabinet Bellot Mullenbach & Associés